Le Grand Palais nous invite à pénétrer dans l'univers méconnu de la peinture italienne du début du 20°siècle."Italia Nova, une aventure de l'art italien 1900-1950", tel est le titre de cette intéressante exposition.
Cent vingt oeuvres illustrent les différents courants artistiques de cette époque:
-le Futurisme qui glorifie l'industrialisation et les technologies nouvelles à travers un art qui rompt avec la tradition. J'ai beaucoup aimé "La bagarre"de Depero, "La banlieue avec camion" et "Le cycliste" de Sironi ou encore ce "Portrait" de Severini.
- la peinture métaphysique avec comme fer de lance Chirico."La peinture de Chirico est une transcription de rêves qui exprime comme personne ne l'a jamais fait la mélancolie pathétique de la fin d'une belle journée dans une ancienne ville italienne où au fond d'une place déserte, au-delà des loges, des arcades et des monuments du passé, s'agite un train haletant, s'arrête le camion d'un grand magasin , ou fume une cheminée très haute dans le ciel sans nuages" (Andenigo Soffici - 1914) . Un seul regret, ce sentiment de frustration de ne voir qu'un seul tableau dans le style de cette "matinée angoissante".
-Le réalisme magique et le mouvement Novecento, retour au classicisme et à la peinture primitive italienne avec Severini, Carrà, Casaroti... J'ai bien aimé les tableaux de Campigli qui ressemblent à des fresques anciennes dans leur texture et leurs couleurs ocres comme dans "Les Tsiganes".
Et puis les quatre beaux portraits mélancoliques de Sironi dont cette "Solitudine"qui m'a fortement interrogée.
-un hommage à Morandi, le peintre des natures mortes avec ces vases, coupes et bouteilles aux tons pastels et qui s'égrènent sur la toile comme des notes de musique...
-Table Rase achève notre parcours avec les peintres contemporains Fontana, Burri et Manzoni...Je reste assez perplexe.Mais comme disait un philosophe allemand:
"L'espèce de beauté la plus noble est celle qui ne ravit pas d'un seul coup, qui ne procède point par assauts fougueux et grisants (celle-là provoque le dégoût), mais qui s'insinue lentement, que l'on emporte avec soi sans la sentir et qu'il nous arrive de retrouver en rêve, et qui , après avoir longtemps occupé une place modeste dans notre coeur , finit par prendre entièrement possession de nous..."
Exposition déroutante et intéressante dont les oeuvres souvent méconnues, nous poursuivent longtemps après dans le souvenir que nous en gardons.
Adresse du site http://www.rmn.fr/italia-nova/index.html
Au Grand Palais , jusqu'au 3 juillet 2006
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