A l'occasion des quatre-vingts ans du célèbre peintre allemand, le musée Pompidou présente une rétrospective de ses oeuvres.
Dans un parcours à la fois thématique et chronologique, l'exposition "Panorama" retrace les différentes facettes de l'oeuvre de cet artiste de génie qui dans les années 60 revisita le monde pictural avec ses fameuses " photos-peintures":
L'aspect flou et évanescent des tableaux est obtenu à partir de photos projetées sur un écran, agrandies, redessinées et repeintes sur des supports variés que l'artiste brosse ou estompe alors que la peinture est encore humide. Le résultat obtenu est superbe dans ses portraits intimistes, ses marines, ses paysages aux contours indécis et ses ciels vaporeux.
Artiste en constante recherche, ne participant à aucun courant défini, il réalise des oeuvres au style très personnel évoluant avec bonheur entre impressionnisme et hyperréalisme, figuratif et abstraction, monochromie aux subtils dégradés de gris et polychromie aux tons acidulés.
Témoin des évènements de son temps, ses toiles monochromes reflètent les années noires de la guerre et du terrorisme.
Je vous présente quelques oeuvres parmi celles, nombreuses, qui m'ont ravie.
Coup de coeur pour le velouté et la douceur de cette Annonciation inspirée de Titien,
pour la tendresse et la délicatesse de cette scène intimiste qui m'a rappelé la "Maternité" de Picasso
et pour cette forêt d'un impressionnisme contemporain, comme un clin d'oeil à Monet.
Bluffée par ce portrait anti-conformiste, à la fois hyperréaliste et doux, aux belles harmonies de couleurs,
par ces ciels vaporeux et ces marines tourmentées.
J'ai adoré aussi cette toile évoquant les reflets mouillés des phares et des éclairages urbains sur le bitume,
cette vision aérienne de Paris aux beaux dégradés de gris,
ces arbres noyés dans la brume
et cette représentation de la campagne autour de Chinon.
Dernières oeuvres abstraites (émail sous verre)
Dans la salle centrale de l'exposition, de grandes sculptures en verre et des miroirs peints font la joie des amateurs de jeux de glace, de reflets et de dédoublements. Exposition dans l'exposition, le spectateur devient modèle, le photographe, peintre à son tour.
et ma curiosité naturelle m'a poussée à aller y voir de plus près ...
L'installation éphémère et ludique de Michel Blazy laisse perplexe au premier abord. Mais cette cascade de mousse en perpétuelle et lente transformation illustre bien à la fois l'irrévocabilité du temps qui passe et la pollution qui détruit notre planète.
Il faut s'immerger dans la contemplation de cette fontaine artificielle pour assister à l'instant précis où un morceau d'iceberg se détache de l'ensemble et se fond dans le bain écumeux...
Une façon peut-être rasante de se faire mousser mais ça rase gratuit! Et pour rester dans le bain de la culture contemporaine, on peut toujours aller se rincer l'oeil ...attention ça pique..!
Le premier dimanche de chaque mois, le musée ouvre gratuitement ses portes au public et c'est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir les chefs-d'oeuvres qu'il abrite.Beaucoup de monde en ce moment mais en passant par l'entrée Porte des LIons, on évite les files d'attente...
En traversant les salles consacrées aux Arts Premiers, j'ai ressenti un vrai coup de coeur à la vue de ces deux statuettes congolaises...
Appui-tête en bois ( 19°siècle)
Pendentif en ivoire (19° siècle)
Mon regard a aussi été attiré par cette étrange statue antique (VII°- II° siècle avJ.C) provenant du Mexique.
sculpture de Chupicuaro ( état de guanajuado, Mexique)
Dans la galerie consacrée à la peinture espagnole,j'ai été séduite par la douceur de cette toile de Murillo intitulée "La naissance de la Vierge "(1661). Destinée à la chapelle St-Paul à Séville, le peintre aborde ce thème religieux avec la tendresse et l'humanisme accordés aux scènes intimes de la vie familiale...
Et pour terminer ce tour d'horizon éclectique, un détour par l'aile Richelieu qui abrite l'exposition "Arles, les fouilles du Rhône, un fleuve pour mémoire". On y découvre de très belles pièces de décor architectural, des statues, des bijoux et des objets divers découverts dans le lit du fleuve. A voir ICI jusqu'au 25 juin 2012.
Pari réussi pour Daniel Buren. L'immense espace de la grande nef du Grand Palais est complètement et merveilleusement investi.
Après avoir tourné en rond autour du bâtiment à la recherche de l'entrée de l'exposition, nous découvrons le fléchage qui conduit aux caisses situées devant la station de métro. Nous franchissons enfin la porte du musée et débouchons dans un étroit passage plongé dans la pénombre...Quelques pas encore et c'est l'éblouissement...
Le promeneur se trouve immergé dans un bain de couleurs éclatantes, à l'orée d'un décor qui évoque une immense forêt. Devant lui, s'ouvrent des chemins dont l'issue est indiscernable.
Cerné par ces étranges arbres aux couleurs jaunes, orange, vertes et bleues, entre réel et virtuel, on avance comme dans un mirage.
La transparence des cercles colorés qui constituent le feuillage des arbres filtre la lumière du soleil en projetant au sol leurs ombres circulaires.
Au centre de cette forêt imaginaire, une clairière est occupée par des miroirs ronds qui comme l'eau d'un lac, reflètent l'armature et la coupole de la cathédrale de verre et d'acier.
Sensation vertigineuse garantie lorsque le visiteur plonge son regard dans ces abîmes profonds...
Au gré de ses errances, le promeneur est accompagné parfois d'un léger fond sonore chuchotant à ses oreilles. Un lieu féérique,vitaminé et euphorisant qui vous redonne des couleurs...
Un lieu ludique et accueillant qui fait la joie du jeune public
et des photographes amoureux de couleurs, de reflets, de jeux d'ombres et de lumière.
Un lieu qui ouvre les portes de l'art contemporain au grand public. Merci, monsieur Buren..!
Après plusieurs mois de fermeture pour cause de rénovation, l'Institut du Monde Arabe vient de réouvrir ses portes. la scénographie, superbe et très originale, fait la part belle aux technologies nouvelles. Mais des réglages sont à espérer au niveau des éclairages, de l'audition des vidéos et de la lisibilité des textes. On aurait aussi aimé voir exposés plus d'objets réels. Mais où sont passés tous les trésors qui faisaient la richesse du musée...
Le musée Marmottan présente une très belle exposition consacrée à Berthe Morisot (1841-1895). Des toiles, des aquarelles, des sanguines et des fusains puisés dans ses réserves mais également des tableaux provenant de musées étrangers et de collections particulières, au total cent-cinquante oeuvres remarquables qui retracent le parcours artistique du peintre.
C'est avec le plus total ravissement que nous nous immergeons dans l'univers pictural de cette artiste hors du commun. Le parcours nous fait découvrir les premiers tableaux qu'elle réalisa en compagnie de sa soeur Edma à l'époque où les deux jeunes artistes recopiaient les oeuvres des grands maîtres du Louvre.
Mais les choix picturaux de Berthe Morisot vont très vite s'orienter vers les portraits de femmes et d'enfants, son thème de prédilection, les scènes intimistes de la vie quotidienne, les paysages bucoliques et marins.
Que de tendresse dans son regard lorsqu'elle peint sa fille Julie qui fut son modèle favori ! Quelle richesse dans sa palette aux tons pastels, quelle légèreté dans ses touches de pinceau qui semblent à peine effleurer les étoffes mais quelle sûreté pourtant dans son geste qui capte d'une manière incroyable les transparences de la lumière et les nuances des blancs. Quelle originalité enfin pour l'époque dans les postures de ses modèles et les cadrages de ses toiles!
Berthe Morisot sut s'imposer dans ce courant nouveau qui portera le nom d' "Impressionnisme" et dont elle sera l'égérie. Monet, Manet, Renoir et d'autres encore comptaient parmi ses proches. En 1877, l'historien Paul Mantz disait en parlant d'elle : "Dans ce groupe de révolutionnaires, il n'y a qu'un seul impressionniste et c'est mademoiselle Berthe Morisot ... Sa peinture a la franchise de l'improvisation, elle est véritablement l'impression d'un oeil sincère que la main ne trahit jamais."
Beau compliment s'il en est à une époque où l'acccès à l'école des Beaux-Arts était encore interdit aux femmes et où il n'était pas de bon ton pour une bourgeoise de faire de la peinture un vrai métier...
Je vous présente quelques toiles parmi celles, nombreuses, que j'ai aimées...
Eugène Manet et sa fille (Julie)dans le jardin de Bougival (musée Marmottan)
Jeune femme arrosant un arbuste ( musée de Richmond)
Roses trémières (musée Marmottan)
Le jardin ( The Art Institut of Chicago)
Devant la psyché (fondation Pierre Gianadda, Martigny)
Jeune femme en gris étendue (collection particulière)
( photos empruntées à la revue Beaux Arts)
Voir aussi l'article de Dandylan que je remercie car les toiles venues d'ailleurs méritent vraiment la visite!
Si vous désirez en savoir plus, le musée Marmottan c'est ICI .
Pour la 3° Triennale d'art contemporain, le palais de Tokyo s'est composé un look tendance underground. Si le rez-de-chaussée est occupé par de grands volumes aux murs blancs, éclairés par des verrières qui filtrent la lumière, le parcours de l'exposition devient très vite chaotique. Il entraîne le promeneur dans un dédale de salles immenses et d'alcôves obscures, d'escaliers suspendus au milieu d'un enchevêtrement de béton et de fer, d'ouvertures grossièrement pratiquées dans les cloisons et qui, à travers un grillage provisoire peut-être, révèlent des espaces en friche où trône parfois une installation isolée ...
Dans ce no man's land destructuré qui évoque un chantier inachevé ou une jungle urbaine, le visiteur-explorateur est invité, comme semble l'indiquer le titre de l'exposition, à se frotter au monde de l'art du 21°siècle. Installations, sculptures, toiles et vidéos se côtoient, se dissimulent et se révèlent à chaque détour du parcours.
Les oeuvres, issues des quatre coins du monde, suscitent bien sûr des sentiments divers. Mais qu'elles surprennent, amusent, rebutent, plaisent ou laissent indifférent, la mise en scène mérite à elle seule la visite... Et pour les amateurs de photos insolites, c'est à la fois le pays de Cocagne et la caverne d'Ali-baba...
Je vous invite à me suivre pour une petite immersion dans ce palais du siècle dernier transformé en cathédrale de l'art contemporain et peut-être de celui de demain...
Yvan Kozaric( Collection MSU. Musée d'art contemporain de Zagreb-Croatie)
Chris Ofili ( courtesy David Zwirner, coll. particulière, New-York)
Monica Bonvicini (courtesy de l'artiste et de la galerie Max Hetzler, Berlin)
Dominik Lang( République tchèque)
Ulla Von Brandenburg
Au sous-sol, l'installation d'Ulla Brandebourg reprend la structure d'une piste de skate. Cette grande scène aux couleurs gaies évoque le costume d'Arlequin. Un endroit ludique que le jeune public investit avec jubilation...
...tandis que les mélomanes attendent sagement un hypothéthique concert à quatre pianos ...
Le hang est un instrument de musique acoustique inventé en 2000 par Felix Rohner et Sabina Schärer de Berne. Un clic ICI vous donnera plus de détails concernant cet instrument.
En cherchant de la musique de hang sur Youtube, j'ai trouvé cette video... J'ignore s'il sagit du même msusicien mais la ressemblance m'a frappée.
Si comme moi vous avez aimé, je vous invite à écouter aussi ce superbe morceau inspiré de la musique flamenco...
l'ancienne gare d'Orléans possède le charme désuet d'avant l'ère du TGV.
Aujourd'hui Austerlitz ne dessert plus que des villes du centre et du sud de la France. Orléans, Blois, Tours, Bourges, Toulouse, Albi, Cahors... autant de noms riches d'un patrimoine culturel et naturel qui résonnent agréablement à mes oreilles... Alors quand l'envie d'évasion m'envahit,
Samedi dernier,la Seine avait pris des allures de lagune et l'Ile St-Louis nous offrait un superbe carnaval alla Venezia.
Le défilé, haut en couleurs et riche de quatre-vingts costumes, a traversé l'Ile puis franchi le pont qui la relie au square de Notre-Dame. Sur le kiosque,un spectacle très sympathique attendait les visiteurs: Conteurs et ménestrels venus de Bretagne, commedia dell'arte avec des artistes de l'école de théatre de Versailles, musique et chants avec l'excellente cantatrice Fiora Rosemiro, étaient au programme. Un moment féérique qui a su séduire les grands comme les petits!
Je me suis mêlée à la foule des spectateurs et des paparazzi pour vous offrir en images et en musique ce petit reportage...
( Pour le son , cliquer sur le bouton au bas du diaporama après avoir fermé le lecteur en haut du blog. Vous pouvez aussi voir les images en format écran. Bonne balade! )
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