C’est une superbe exposition que nous présente le musée d’Orsay avec l’un des fondateurs de ce groupe des Nabis qui rénova la peinture et les arts décoratifs à la fin du 19°siècle.
"Se servir de la nature sans perdre de vue l’objet essentiel de la peinture, qui est l’expression, l’émotion, la délectation …Se rappeler qu’un tableau-avant d’être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote- est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ". Telles sont les idées nouvelles que préconisait Maurice Denis en1890 dans le "manifeste du néo-traditionnisme ". Aplats de couleurs lumineuses et contrastées, refus de la perspective, cloisonnement des motifs et arabesques, ce sont plus de cent oeuvres décoratives, portraits et paysages mystérieux qui attirent, interrogent et séduisent le visiteur.
Portraits de Marthe, son épouse et muse, paysages colorés de Bretagne ou d’Italie, oniriques ou symbolistes, inspirés par la foi chrétiennede l’artiste, petits tableaux intimistes ou grandes peintures murales, autant de merveilles qui s’offrent au regard du visiteur au cours de cette flânerie dans l’univers du peintre. Je vous présente quelques-unes de ces œuvres qui m’ont particulièrement plu.
Arbres des forêts aux troncs minces et élancés tels des colonnes de cathédrale comme dans « la Procession sous les arbres ».
Bois sacré des « Muses » où le portrait triple de Marthe évoque ces trois piliers que sont la foi chrétienne, l’art et l’amour, fondations sur lesquelles Maurice Denis a construit son existence.
J’ai beaucoup aimé aussi ces paysages marins avec baigneuses où la Bretagne est sublimée dans un déploiement de tons chauds ou pastels, de vagues scintillantes en volutes sous les rayons du soleil.
Le grand polyptyque « la légende de Saint Hubert », riche de symboles, est une composition magistrale où se révèle tout le talent du peintre.
Si les grands panneaux décoratifs illustrant la légende de Psyché et ce retour au classicisme m’ont moins séduite, j’ai cependant été éblouie par l’ensemble des œuvres exposées ici et je vous recommande vivement d’aller leur rendre visite avant qu’il n’y ait trop de monde…Quant à moi, je m'en vais revisiter sa demeure du Prieuré à St Germain en Laye, ce havre de paix que j'aime tant...
(images cliquables , source "connaissance des arts")
jusqu'au 21 janvier 2007
musée d'Orsay 62, rue de Lille 75007 Paris
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