Devant l'orangerie cette sculpture en bronze peint de Robert Combas s'intitule "Le pot de jambes en bouquet de pieds et de mollets"...tout un programme pour cette amusante partie de jambes en l'air...
Mais où donc ai-je la tête?...
...Ah oui, au pied du pot de fleurs, au ras des pâquerettes!
L'orangerie du Sénat accueille vingt-deux artistes dont je vous présente quelques oeuvres qui m'ont plu.
Toujours Combas avec ce tableau "Le guerrier païen". Cette oeuvre bien différente de la précédente, au graphisme élaboré et aux couleurs mouvantes suivant l'éclairage, est un hommage à la nature, la danse, les rites païens. "Revenant des temps très anciens, le guerrier païen, le copain du danseur agile, le lutin à tête de lapin, le baladin qui danse avec les mains. Hommage aux divinités anciennes des prés, des bois, des champs et des jardins qui pullulaient à l'époque d'avant maintenant."
Le peintre et céramiste Philippe Borderieux présente une oeuvre originale," La forêt des songes": Un paysage ravagé par un incendie, des reliefs calcinés sur lesquels trône un corbeau noir.
"Voici les reliefs d'un incendie: le cortège de formes délaissées par un feu aveugle, des céramiques qui s'inscrivent dans mon travail de peintre. J'ai cherché à restituer des formes découvertes hors du brasier: fragments poudrés au noir de fumée, enduits de suie et de dépots métalliques, cendres que le vent disperse...J'écoute l'oracle de la roche noire et glacée, sa parole est en suspend dans l'ombre de l'oiseau , prisonnière de ses serres comme une proie innocente..."
Tian-Bing Li s'inspire de la peinture traditionnelle chinoise mais son arbre ne porte ni fleurs ni oiseaux mais des parties du corps se mêlant à des produits industriels.
"Le noir, blanc, brun utilisés traditionnellement ont disparu au profit du bleu, symbole du capitalisme car le commerce vient de l'océan et du rose représentant la culture de consommation. Les images sont également différentes:les plantes deviennent des parties du corps humain, les insectes se métamorphosent en jouets et autres produits industriels-reflet d'un monde de désir et d'envie-De façon onirique, j'exprime dans mes tableaux ce qui se passe aujourd'hui en Chine, où les traditions s'érodent petit à petit devant l'invasion d'une société de consommation et d'un monde submergé par des désirs et des envies."
Le peintre et cinéaste Joël Brisse présente deux grandes toiles japonisantes, étranges et fascinantes mettant en scène un personnage flottant au milieu de motifs floraux...
"Chacun de mes tableaux ne rejoue-t-il pas cette scène? Quatre enfants pas tranquilles regardent l'objectif. Derrière eux, un mur de taches de couleurs, des fleurs, simples, pauvres, des géraniums. Je suis vêtu d'un gilet rouge et d'un pantalon noir, tout l'inverse du joueur de fifre de Manet, mais comme lui je suis suspendu, lui dans l'espace, moi dans le temps. Cette suspension du sujet, de la tache rouge, comme un centre flottant, c'est toujours vers ça que je reviens..."
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