Une vision insolite attend le promeneur qui emprunte la rue de Babylone. Côtoyant les immeubles haussmanniens du 7°arrondissement, ce pavillon agrémenté d'un petit jardin exotique s'inspire des temples bouddhiques et possède le charme désuet et mystérieux de ces "folies" érigées à la fin du 19°siècle, lorsque l' Orient était à la mode. Et son histoire débute comme un conte de fées...
En 1895, monsieur Morin, directeur du Bon Marché, décide de faire construire pour sa dulcinée une pagode dans le jardin de sa propriété. Avec un grand souci d'authenticité, important du Japon certains matériaux et sculptures, l 'architecte Alexandre Marcel réalise ce rêve fou. Ravie de ce superbe cadeau, Madame Morin y donne alors de somptueuses réceptions où les époux apparaissent costumés en empereur et impératrice du Pays du Soleil Levant. Mais le conte de fées s'achèvera vite car peu de temps après, l'épouse infidèle abandonnera pagode et mari pour le fils de l'associé de ce dernier...
Changement de propriétaire en 1931, la pagode vendue devient le temple du cinéma d'art et d'essai et le restera jusqu'en 1973, date à laquelle elle sera fermée pour restauration. Après bien des vicissitudes, classé monument historique en 1986, le cinéma La Pagode a réouvert ses portes aux cinéphiles en 2000.
Tiens, et si on s'faisait une toile, rien que pour voir ou revoir le décor des salles?
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