L'exposition qui a ouvert ses portes au quai Branly jette un regard nouveau sur la civilisation méso-américaine. Les dernières fouilles réalisées sur le site de Teotihuacan ont mis à jour de nombreux objets qui figurent parmi les 450 pièces présentées ici. C'est l'exposition la plus complète réalisée sur le sujet.
En pénétrant dans la vaste salle de l'exposition, le regard du visiteur est capté par une monumentale et impressionnante sculpture de pierre représentant un jaguar . Longue de deux mètres, elle a été découverte lors des dernières fouilles effectuées dans le palais de Xalla, au coeur de la Cité.
Le parcours se déroule en plusieurs thèmes qui abordent les différents aspects de cette civilisation hierarchisée et guerrière qui, du 1°siècle av.JC jusqu'au 7°siècle de notre ère, étendit son hégémonie politique et culturelle et religieuse sur l'ensemble de l'Amérique centrale.
Des vestiges de murs, des éléments décoratifs, des statues colossales et des peintures murales qui ornaient les palais, les pyramides du Soleil et de la Lune ou le temple de Quetzalcoatl nous révèlent l'importance de cette cité-état qui abrita jusqu'à 150 000 habitants. Au sol, une maquette longue de dix mètres matérialise le tracé de la ville avec les différents édifices qui la constituaient. Elle nous renseigne sur la vision de l'Univers, tel que se le représentaient les habitants de Teotihuacan.
Teotihuacan-la Cité des Dieux- ainsi dénommée par les Aztèques qui s'y installèrent au XIV° siècle- est un lieu mythique et mystérieux voué au religieux. Une religion polythéiste et cosmique où les dieux représentent les forces de l'Univers.
Voici des représentations de Quetzatcoatl, le serpent à plumes. Ce dieu essentiel dans la mythologie des civilisations précolombiennes représente la fusion du Ciel et de la Terre.
Ce couronnement de stèle en albâtre représente le visage de Tlaloc, "dieu de l'orage", de la pluie , de l'eau rnais aussi de la Terre. Il est un bel exemple du degré d'abstraction auquel était parvenue la civilisation de Teotihuacan. Le motif central est entouré d'une étoile à cinq branches liée au culte de Vénus, elle-même encerclée de plumes. Un flux d'eau sacré jaillit de la bouche du dieu.
Ce personnage en marbre serait un prisonnier sacrifié par fléchage car ses membres portent la marque de liens et de projectiles.
Cet objet est un couvercle d'encensoir en céramique. On pense que ces objets très décorés étaient utilisés par les prêtres comme instruments de purification lors de rituels religieux. Le personnage central qui porte un percing nasal en forme de papillon représenterait un guerrier défunt en tenue d'apparat.
Les riches demeures appelées "palais"étaient décorées de fresques murales représentant souvent des scènes mythiques. Ce porteur de maïs, au visage marqué par les attributs de Tlaloc, symbolise la fertilité. De sa bouche sort une volute de la parole.
Cet oiseau est un quetzal. Son plumage vert aux tons irisés lui a valu d'être considéré comme le symbole de la beauté. Il porte un bouclier rond au niveau de la poitrine et il tient une lance.Une virgule en forme de fleur sort de son bec.
Les objets divers découverts dans les palais ou les sépultures témoignent de l'habileté des artistes et sont des témoignges précieux de la vie quotidienne, des coutumes et des moeurs des habitants de Teotihuacan.
Cette jarre en céramique évoque la force et le pouvoir des dirigeants dont elle porte les attributs (cercles sur la tête)
Ce vase zoomorphe représente le plus fidèle ami de l'homme assoupi certes mais l'oreille aux aguets...
Quant à la gent féline, elle figure aussi non sans humour..!!!
Ce vase étonnant dénommé la "poule folle" est un bel exemple de l'habileté des artisans. C'est une céramique incrustée de coquillages rouges sur la crête. Le corps est décoré d'escargots collés au stuc.
Les statuettes en céramique découvertes sur les lieux sont de petits trésors. Elles nous renseignent sur les différentes classes de la société au travers de leur apparence vestimentaire, de la coiffure et des bijoux comme nous le démontrent si joliment ces deux figurines de femmes.
Les visages de la mort
côté pile
et côté face
La mort était une autre forme de vie pour les Teotihuacans. La langue pendante ferait référence à l'auto-sacrifice consistant à la percer avec des épines de cactus, une pratique répandue à l'époque.
Les masques sont très présents dans l'art mésoaméricain.
Ces deux masques laissent à penser qu'ils représentent des individus morts.
Mais le plus somptueux, c'est celui-ci , constitué de mosaïques de turquoise, d'amazonite, d'obsidienne et coquillages.
Comment une civilisation aussi brillante, aussi puissante a-t-elle pu disparaître, le mystère n'est pas encore élucidé. Mais la Cité des Dieux est loin d'avoir livré tous ses secrets...
C'est jusqu'au 24 janvier 2010 Renseignements: ICI
Les photos sans flash sont autorisées et je ne m'en suis pas privée mais si vous désirez en voir de meilleure qualité , je vous invite à cliquer ICI. Bonne visite!
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