L'exposition "Année 1, le Paradis sur terre"consacrée à l'oeuvre de Michelangelo Pistoletto est placée sous le signe du "Troisième Paradis", symbole à trois boucles dont le premier cercle représente le paradis naturel et le troisième, le paradis artificiel . Le cercle du centre matérialise l'union des deux, maillon indispensable au changement de la société. Car pour M. Pistoletto, 2013 est l'année de la Renaissance, le passage dans une ère nouvelle où l'artiste doit jouer son rôle en mettant l'individu face à ses responsabilités en matière écologique, économique et politique.
Suspendu sous la voûte de verre de la cour Marly, le signe du Troisième paradis, recouvert de chiffons, est traversé par un obélisque constitué de miroirs. Le signe féminin recouvrant le symbole masculin affirme ainsi le rôle primordial de la femme dans la société.
Dans les salles du musée, en regard des oeuvres des grands maîtres de la peinture italienne et des sculptures greco- romaines , on découvre des installations composées de "tableaux- miroirs dans lesquels le spectateur se fait acteur des oeuvres de l'artiste contemporain.
Tel un miroir aux alouettes, la longue "Cage" de cette galerie de tableaux anciens enferme les visiteurs derrière les barreaux d'un univers carcéral.
La Venus aux chiffons (1967) est une oeuvre emblématique de l'Arte povera". Les chiffons employés sont ceux que l'artiste utilisait pour nettoyer ses miroirs. Ce sont de vieux vêtements qui suggèrent le temps qui passe, les méfaits de la société de consommation et de ses déchets. Ils contrastent avec la sculpture antique de Vénus, un symbole de beauté permanente.
Dans le Louvre médiéval, on peut voir les dernières réalisations de l'artiste
tandis que sur les remparts, ces néons déclinent en différentes langues la phrase "Aimer les différences".
Michelangelo Pistoletto se fait le messager de la tolérance et de la coexistence pacifique entre les cultures du monde. Ce projet a été inauguré en 2003 à Venise sous le titre: "Love difference, Movimento Artistico per una Politica InterMediterranea".
Dans un décor de théatre, " La citta dell'arte" déroule plusieurs scènes sous le regard des visiteurs mais piégé par le regard malicieux des caméras, le spectateur se mêle aux acteurs pour participer à la construction d'un monde meilleur à imaginer...
Paris 03.04.13
Renseignements ICI. Voir aussi le très intéressant article de Philippe Dagen, paru dans le Monde.
Ajout : Voir également le reportage de Dandylan
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