L'univers de Sarah Moon est à la fois fantastique, onirique et poétique. Entre réalité et fiction où le passé télescope le présent , les photos de l'artiste nous content des histoires peuplées de fantômes et son regard sur le monde animal, végétal et minéral exerce un étrange pouvoir de fascination.
En pénétrant dans le vaste espace qu'occupe l'exposition, nous sommes plongés dans un clair-obscur et accueillis par ces mots :
"Fossilisés, embaumés, taxidermisés, empaillés, vrais ou faux, morts ou vifs, d'hier ou d'aujourd'hui, en noir ou en couleur, j'expose au Musée d'Histoire Naturelle mes récits pas très naturels. Ma vision est un peu embaumée du fait même que l'instant est déjà mort quand je le saisis.Créer l'illusion, la chimère, animer l'inanimé, brouiller les pistes, j'ai toujours pensé que je suis un peu taxidermiste quand j'essaye de mettre les fantômes de mon côté, de sauver l'aperçu de l'oubli, de faire comme si c'était possible de voir autrement ce que j'ai perdu, de réinventer ce que j'ai cru voir..."
L'exposition se compose d'une centaine de photos, les unes réalisées dans les différents lieux du Jardin des Plantes et d'autres, issues de la collection privée de l'artiste ainsi que de deux courts métrages. L'un s'inspire d'un conte d'Andersen et l'autre met en scène les animaux du zoo. La musique lancinante et la voix monocorde qui les accompagnent participent à l'ambiance étrange du lieu.
L'alchimie des traitements divers appliqués à ses photos révèle des images fantastiques, dégradées, tâchées , sombres et floues qui semblent surgies d'un album des débuts du siècle dernier. Elles sont chargées d'une atmosphère empreinte de nostalgie et de mélancolie.
Vous l'aurez compris , c'est une exposition que j'ai beaucoup aimé et que je vous conseille. Elle est prolongée jusqu'au 01.12.12
Renseignements ICI
Voir aussi l'article de Dandylan
Paris, 17.11.13
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