Ces terres boisées, peuplées de cerfs, de chevreuils et de loups , furent acquises en 1683 par Colbert pour alimenter en eaux le parc de son château de Sceaux.
C'est en 1807 que Chateaubriand et son épouse Céleste acquièrent le domaine. Ayant publié dans le Mercure de France un article hostile au régime napoléonien, l’auteur fut en effet contraint de s’éloigner de Paris. Il achète donc une modeste « maison de jardinier, cachée parmi des collines couvertes de bois. Le terrain inégal et sablonneux dépendant de cette maison n’était qu’un verger sauvage au bout duquel se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers. Cet étroit espace me parut propre à renfermer mes longues espérances… » (Mémoires d'outre-tombe)
Chateaubriand restaure la Maison selon ses goûts. Sur la façade de briques, il fait élever un péristyle à l'antique, supporté par deux colonnes de marbre et deux cariatides. Elles lui rappellent son séjour à Athènes.
Dans ce havre de paix, entre nature et écriture , il aime recevoir ses amis et le lieu devient vite connu pour son salon littéraire.
En 1816, sous la Restauration, la publication de son pamphlet "De la monarchie selon la Charte"aura pour conséquence sa radiation de la liste des ministres d'état.Chateaubriand se voit contraint de vendre d’abord sa bibliothèque, puis en 1818, sa propriété . Le duc Mathieu de Montmorency en devient propriétaire. Il agrandit la Maison d’une aile avec tourelle et chapelle.
La belle Juliette Récamier séjournera à plusieurs reprises ici entre 1818 et 1826 .
Aujourd'hui, le domaine est la propriété du département des Hauts-de-Seine.
La visite de la Maison présente une reconstitution fidèle du cadre de vie que connurent Chateaubriand et Juliette Récamier: le mobilier, les objets divers, tableaux, gravures et manuscrits que l'on découvre en parcourant salles, salons et chambres, restituent tout le charme romantique de l'époque.
La salle à manger évoque les soirées données par l'écrivain et son épouse Céleste.
Cet étonnant escalier à deux volées évoquant celui d'un bateau, proviendrait d'un brick anglais récupéré à St-Malo.
Dans la chambre de Juliette Récamier, sous la reproduction du célèbre portrait peint par Girodet, on peut voir la fameuse méridienne sur laquelle elle posa.
La chambre de Chateaubriand
Les pièces de la maison sont largement ouvertes sur le parc et laissent pénétrer la lumière
Portrait de Chateaubriand vieillissant
Le parc qui entoure la demeure nous offre une agréable promenade littéraire. Il raconte les découvertes du grand voyageur et l'amour des arbres de ce botaniste averti. Chateaubriand agrémente en effet le parc d’arbres lui rappelant sa Bretagne natale et ses périples à travers le monde : cèdre du Liban, cyprès chauve de Louisiane, marronnier d’Inde... Dans la Tour Velléda qui lui sert de bibliothèque, il écrit les Martyrs (1809), l’Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), les Aventures du dernier Abencérage (1826), et surtout commence l’une de ses œuvres majeures dont la rédaction durera plus de trente ans, les Mémoires d’outre-tombe: "Je me suis attaché à mes arbres, je leur ai adressé des élégies, des sonnets, des odes...Je les connais tous par leurs noms, comme mes enfants c'est ma famille, je n'en ai pas d'autre."
Au coeur du parc , la tour Velléda transformée en bibliothèque vit la naissance des Mémoires d'outre-tombe
Comme de nombreux arbres remarquables du parc, c'est Chateaubriand qui aurait planté cet étonnant catalpa qui s'est développé à l'horizontale
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PS: A découvrir aussi en ligne la très intéressante rétrospective intitulée " Quel Moyen-âge pour Chateaubriand"
Maison de Chateaubriand , 30.09.15
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