... de Zuloaga à Picasso (1890-1920)
"Portrait de Maurice Barres devant Tolède"( I.Zuloaga)
L'exposition du musée de l'Orangerie présente, en une soixantaine d'oeuvres, les principaux acteurs de la peinture espagnole à la charnière des deux siècles. Méconnus de nos jours, éclipsés par les maîtres qui leur ont succédé, ces artistes- dont beaucoup séjournèrent à Paris où ils exposèrent chez les grands galéristes- ont marqué leur époque par l'originalité, la richesse et la diversité de leur talent. Ils furent aussi les témoins d'une Espagne en pleine crise politique, économique et sociale que le parcours de l'exposition, s'articulant autour d' un axe double opposant "Espagne blanche" et "Espagne noire", illustre parfaitement.
Aux côtés de Sorolla et de Zuloaga, c'est une soixantaine de peintres que découvre le visiteur parmi lesquels j'ai relevé les noms de Casas,Gonzales, Regoyos, Mir, Rusinol, Sunyer qui précèdent et annoncent Picasso, Miro et Dali.
Peintres réalistes, post-impressionnistes, fauvistes ou symbolistes, voici quelques-unes de leurs oeuvres qui ont accroché mon regard.
Les oeuvres de Casas, Zuloaga, Nonell et Solana m'ont fortement impressionnée. Peintres d'une société qui se cherche, entre passéisme et modernisme, peintres des déshérités et des marginaux, le réalisme brutal de leurs tableaux frappe le visiteur.
C'est avec ravissement que j'ai retrouvé Sorolla découvert il y a quelques années dans cette superbe exposition du Petit Palais.Sa palette aux couleurs chaudes qui captent avec tant de sensibilité et de subtilité la transparence et les vibrations de la lumière font de ses scènes de genre un régal pour les yeux.
"La cour des orangers" de Santiago Rusiñol m'a interpellée. Dans cet espace clos et désert, la fraîcheur de la fontaine, le très beau jeu d'ombre et de lumière donnent à la fois une impression de quiétude mais aussi de solitude.
J'ai beaucoup aimé aussi "Le paon blanc" de Camarasa,une belle évanescente auréolée d'un éclairage subtil tandis que des ombres furtives évoluent dans l'obscurité parsemée de taches lumineuses.
Coup de coeur pour "La paresse" de Ramon Casas, un tableau minimaliste dans sa composition , aux tâches de lumière merveilleusement distribuées dans la pénombre ambiante.
Séduite par la tonalité et amusée par le sujet de cette toile signée Regoyos. Elle s'intitule "Vendredi saint en Castille" et cette procession religieuse sous le pont du progrès technique m'a fait sourire.
Bien aimé aussi cette toile bichromatique de Joaquim Sunyer aux maisons cubiques entourées de verdure.
Mais comment ne pas terminer la visite sans évoquer Picasso à ses débuts. Il avait vingt ans lorsqu'il peignit "La buveuse d'absinthe"....
Une exposition à ne pas manquer à découvrir au musée de l'Orangerie jusqu'au 9 janvier 2012
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