Madame Vigée Lebrun fait partie des portraitistes les plus représentatifs de son temps. Pour la première fois en France, une rétrospective de son oeuvre lui est enfin consacrée.
Près de cent- cinquante tableaux , pastels et dessins sont réunis pour l'exposition du Grand Palais qui se déroule dans un parcours à la fois chronologique et thématique.
Traversant les tourments de l'Histoire, cette artiste talentueuse, belle et ambitieuse, a su gravir les échelons d'un métier où la présence des femmes était mal tolérée et se faire connaître dans les plus hautes sphères de la société. C'est ainsi qu'elle devint peintre officiel de la reine Marie-Antoinette puis, en 1783, membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture. A partir de là, son travail fut consacré à portraiturer la famille royale et la Cour.
Contrainte à l'exil à la Révolution, elle quitte la France , s'installe en Italie où son talent fait recette dans les milieux aristocratiques, à la cour d'Autriche puis en Russie où elle travaille pour l'impératrice Catherine II . Elle revient en France en 1802 et met son art au service du Consulat puis de l'Empire, tout en se ménageant quelques voyages dans d'autres pays comme l'Angleterre où elle séjourne à trois reprises.
L'artiste nous a laissé une magnifique galerie de portraits illustrant les divers courants de la mode. Son travail sur les tissus, les dentelles et les accessoires est une pure merveille. Les visages très expressifs de ses personnages sont chargés d'une joyeuse sensualité qui s'exprime dans les carnations, les regards, les bouches pulpeuses et les attitudes. Tout en reproduisant avec fidélité les traits des modèles, elle a su,par quelques touches de pinceaux astucieuses, sublimer les visages les plus ingrats. A contempler les portraits exposés, on comprend aisément son succès auprès de ses commanditaires...
Très douée pour le dessin et le pastel, Madame Vigée Le Brun a réalisé des portraits et des croquis d'une maîtrise remarquable. Enfin, au cours de ses voyages, elle s'est aussi adonnée à la peinture de paysages dont on peut voir quelques exemplaires dans cette exposition que je vous conseille vivement.
Voici quelques tableaux parmi ceux qui ont accroché mon regard...
Tout au long de sa carrière, l'artiste s'est souvent représentée comme on peut le voir ici devant son chevalet et avec sa fille Julie dans ce charmant tableau sublimant l'amour maternel.
Sa fille Julie (1787)
"La paix ramenant l'abondance"(1783) , l'allégorie qui lui ouvrit les portes de l'Académie royale de peinture et de sculpture
"Marie Antoinette en chemise ou en gaulle" (1783), un tableau qui fut décrié pour le caractère peu respectueux de la tenue de la reine en chemise
Comtesse du Barry (1781) Comtesse de Clermont- Tonnerre en sultane ( 1785)
La comédienne Louise Rosalie Dugazon (1787)
Duchesse de Guiche (1794)
Comtesse Skavronskaïa , détail du tableau sublime prêté par le musée Jacquemart-André ( 1790)
auquel j'ai emprunté la 1° photo
Pour plus de renseignements, rendez-vous ICI
N&B: A l'exception de certains tableaux, les photos sont autorisées
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