"François Morellet, né en 1925 à Cholet, est une des figures majeures de l’art contemporain ... Il investit la salle des expositions temporaires du MACVAL pour un projet in situ inédit qui place le visiteur au centre de l’œuvre. L'artiste débute sa carrière au début des années 1950 et déploie depuis ses recherches entre abstraction et dérision. Le « rigoureux rigolard », comme on le surnomme, développe un œuvre radical empreint de rigueur et d’espièglerie. Il travaille très tôt à mettre le plus à distance possible toute subjectivité et tout romantisme traditionnellement associés à la figure de l’artiste démiurge. Se fixant des méthodes et des contraintes pour les appliquer et mieux les contourner, il revendique la liberté dans les règles. Formes élémentaires (lignes droites, carrés, cercles, triangles), absence de motif, all over, compositions acentrées, principes simples (trames, grilles, superpositions, variations, systèmes, juxtapositions, fragmentations, intégrations…), progression mathé- matique, décomposition analytique du vocabulaire de l’art, langage dépouillé, jeu de mots et calembours, … constituent les éléments moteurs de cette recherche de la neutralité active. Toiles carrées, ruban adhésif, néons, éléments naturels ou haute technologie… tout est bon pour dérouler ce programme qui joue de l’aléatoire, de la puissance infinie des combinaisons et du hasard dans la neutralité des matériaux et l’anonymat de la facture sur fond de conversation amusée avec l’histoire de l’art. François Morellet a réussi ce paradoxe de marier l’abstraction géométrique réputée austère et en tout cas toujours rigoureuses, avec la liberté et l’impertinence des artistes qui depuis Dada, et auparavant la joyeuse bande des Arts Incohérents ont su bousculer les normes établies...
« Seven Corridors » est le titre de cette intervention in situ. Comme à son habitude, François Morellet se donne des contraintes et le système mis en place génère automatiquement le dessin de l’œuvre. Souvent le titre, sous forme de boutade tautologique et auto référente, donne une des clés du système mis en place ici pour dessiner les 7 couloirs selon le principe des lignes «au hasard», déterminées à partir des lettres de deux alphabets répartis hypothétiquement autour d’un carré. 7 couloirs, 14 entrées / sorties.
Le visiteur est invité à arpenter ce tableau agrandi, cette sculpture labyrinthe de près de 20m de côté, activant ainsi l’œuvre par son déplacement." (Franck Lamy, commissaire de l'exposition, extrait du communiqué de presse)
Et si vous désirez en savoir plus ...CQFD ! (pages 9 et 10)
Je vous invite à m'emboîter le pas dans cet étrange et ludique labyrinthe.
Voir aussi la vidéo de Dandylan
Macval, Vitry/Seine, 05.03.16
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