A l'occasion du centenaire de la naissance du photographe, la Monnaie de Paris rend un hommage posthume à Willy Ronis, au travers de cent cinquante clichés extraits de la donation que l'artiste fit à l'Etat en 1983. Ces photos avaient été sélectionnées avec son concours en vue de cette exposition, peu de temps avant sa disparition en 2009.
Le parcours s'articule autour de cinq thèmes mettant en scène la rue, le monde du travail, les voyages, les corps et l'entourage du photographe.
On retrouve certaines des photos les plus célèbres,présentées pour la rétrospective de 2005 * à la Mairie de Paris et à la Bnf en 2007 lors de l'exposition sur les photographes humanistes * ; mais quel plaisir de redécouvrir ces petits reportages sur la vie quotidienne des gens ordinaires, empreints de tendresse et de poésie.
Photographe du coeur, certaines images révèlent avec beaucoup de force mais sans misérabilisme, les conditions précaires des délaissés de la société.
L'exposition dévoile des aspects moins connus du travail du photographe.Willy Ronis s'est fait le témoin des classes ouvrières en France mais aussi à l'étranger. Ses photos illustrant le monde du travail sont magnifiques.
Artiste engagé, il fut aussi un fervent défenseur des luttes ouvrières et certaines photos lui valurent bien des déboires. Cette photo représentant un syndicaliste haranguant les ouvriers lors d'une grêve fut recadrée et la légende modifiée par le magazine Life chargé de la publier. Fidèle à sa ligne de conduite, Ronis rompit avec le puissant magazine et l'agence Rapho qui l'employait...
Ses voyages furent pour le photographe l'occasion de saisir des moments rares aux éclairages superbes comme le montrent ce pub londonien traversé par les rayons obliques du soleil et cette délicieuse vision en contre-jour sur la lagune vénitienne.
Les photos de nus sont empreintes de douceur et de pudeur et les portraits présentés dans l'exposition laissent filtrer toute la tendresse que Willy Ronis portait à sa famille et à ses amis.
"la photographie, c'est l'émotion".
Un grand MERCI, Monsieur Ronis.
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Jusqu'au 22 août 2010. C'est ICI
Photos empruntées au catalogue de l'exposition
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